Test :
Mechanical Church, Chapitre 1 : Apophasy
Par AlexRE

Temps joué : 1 h 45 min


Introduction

Entre Asylopole et Mechanical Church, on peut dire que les univers post-apocalyptiques ont la côte en cette session 2012 des Alex d'or !

Au premier abord, le titre "Mechanical Church" est assez étrange, intriguant, et plutôt original. Des églises mécaniques ? Les screenshots de type 3D continuent à faire penser qu'il s'agit là d'un OVNI. Et effectivement, c'en est un. Mais attention, dans le bon sens du terme : ce premier chapitre s'avère être assez crédible, que ce soit au niveau graphique, musical, narratif et ludique. C'est un chapitre cependant assez court : comptez 1h30 pour le finir.

Quelques mots sur cette bonne surprise de la session.


Awards généraux

Gameplay (Note : 4,25/5)

Le gameplay du jeu s'axe principalement autour de son système de combat RPG fait main. De nombreux combats à la suite attendent le joueur dans cette démo. Malgré une absence d'évolution des personnages (pas d'expérience, pas de niveaux, pas de nouvelles attaques débloquées au cours de l'aventure), le jeu parvient à ne pas être lassant et même se renouvelle : passages où chaque personnage est seul, passage où Prométhée est hors de contrôle, passages où on a davantage besoin d'utiliser le bouclier ou la motivation. Sans oublier un boss intermédiaire (la porte) et un facultatif.

Les animations de combat prennent tout l'écran, ce qui ajoute en dynamisme, et, malgré leur répétition ou leur longueur, cela n'est pas ennuyeux.

Le fait que les héros soient soignés automatiquement à la fin des combats va de paire avec l'absence d'objets. C'est un choix intéressant. On peut aussi remarquer l'absence d'autres fonctionnalités récurrentes des RPG comme "fuir" ou "se défendre". Cela ne pose pas de problème dans ce chapitre, mais risquerait de l'être pour un chapitre plus long.

Les objectifs annexes (récupérer les feuilles, battre le boss facultatif) et les missions intermédiaires (trouver les mots de passe, activer l'ascenseur) permettent de diversifier ce gameplay et d'augmenter l'exploration.

Retrouver les feuillets et améliorer son rang (à la fin du jeu) donnent envie de rejouer (replay value), c'est une bonne idée. Cependant, peu de joueur doivent réellement recommencer le jeu juste pour cela, ce chapitre restant très linéaire.

Bref, un gameplay plutôt réussi pour un jeu de cette durée.

Histoire (Note : 2/5)

Contrairement au gameplay, l'histoire du jeu se résume à peu de choses. On ne sait rien de l'univers ou des personnages. Les seules choses qu'on peut savoir sont la présence d'une guerre terrible, les églises mécaniques et l'enquête sur Reik.

Le jeu étant trop court pour réellement proposer beaucoup de rebondissements ou de voyages, sa fin parvient tout de même à surprendre, même si cela rend l'aventure triste, voire inutile.

Ambiance et Immersion (Note : 4,5/5)

Ce jeu possède une très bonne ambiance, aidé par les graphismes et la musique industriels et mélancoliques qui ne sont pas sans faire penser à un certain FF7 (un partenariat avec l'équipe de FF7 Origins est-il envisageable ?).

L'immersion est plutôt bonne, on se prend assez bien à l'aventure, à cette infiltration clandestine, à part quelques fautes d'orthographe qui viennent un peu gâcher la narration (notamment une faute dès l'introduction).

Conceptions sonores (Note : 4,25/5)

Les musiques de Cornemuse conviennent très bien à l'univers du jeu, une très bonne cohérence. Le changement de musique ne se fait pas trop souvent, pas trop brusquement, plutôt de façon progressive.

Au niveau des effets sonores :

On peut remarquer l'absence d'effets sonores de déplacement de curseur, et de confirmation (écran titre, menu sur les PC, combats). Je trouve que ce feedback manque beaucoup. J'ai pu remarquer un bug au niveau de l'effet sonore des soins (comme si le son avait été accéléré).

Graphismes (Note : 3,5/5)

Les graphismes du jeu sont cohérents.

Cependant, certains personnages s'incrustent mal dans le décor, notamment les gardes au début du jeu.

On peut remarquer un manque de cohérence entre certaines salles mitoyennes. On peut passer d'un débarras gris à ce qui ressemblerait à une soute de sous-marin. Sans parler des différences au niveau des textures des murs et du sol.

Le système d'affichage des attaques lors des combats est assez problématique notamment concernant le fait qu'il est très souvent saccadé. Les animation des attaques ne s'enchaînent pas toujours très bien, ce qui est assez désagréable à l'oeil.

Les montants des dégâts faits aux ennemis sont affichés dans le vide parfois, lorsque l'ennemi est KO et tombe à terre.


Awards spécifiques

Graphismes originaux (Note : 3,75/5)

Ce jeu possède des graphismes originaux qui sont sujets à débats. Les personnages et probablement les décors ont été modélisés en 3D puis adaptés pour être en 2D "augmentée".

Ces graphismes sont relativement corrects pour un jeu amateur et font leur office. Sans être spécialement beaux et détaillés, je les trouve convenables.

Les ennemis sont aussi plutôt bien réussis, variés, parfois surprenants.

Musiques originales (Note : 4,75/5)

Les musiques de Cornemuse sont excellentes et contribuent grandement à l'ambiance du jeu.

La musique de combat qui est assez rythmée, entrainante et donne envie de combatre, ce qui est plutôt une bonne chose dans un RPG. Elle a un aspect futuriste qui convient à l'univers post-apocalyptique. Il s'agit aussi d'une musique assez guillerette, ce qui contraste avec la noirceur de l'univers, comme si le combat était le seul espoir restant.

La musique Briefing est à mon sens la plus belle de l'OST. Elle n'est pas sans faire penser à certaines pistes de FF7. Elle alterne entre puissance mélancolique et douceur mystérieuse.

La musique des Boss est particulièrement notable par sa durée notamment et son entrain progressif.

Sans faire une description exhaustive, les autres musiques n'ont pas à rougir non plus. Cette OST d'une dizaine de piste est exemplaire.

Systèmes de jeux (Note : 3,5/5)

Le CBS du jeu est de bonne facture. Déjà, l'absence de transition entre l'exploration et les combats est une chose agréable.

On peut remarquer une absence de menu, à part celui présent sur les PC. Mais cela n'est pas d'un manque particulier (si ce n'est connaître la liste des personnages dans l'équipe).

Le système de déplacement est plutôt bon, ne pose pas de problème, alors que l'orientation de la caméra change pourtant.

Déjà évoqué plus haut, on peut noter des ralentissements lors des animations de combat qui se trouvent saccadées. Un travail au niveau du système d'affichage de ces animations semble nécessaire.

Level design (Note : 4/5)

Le jeu se résume à un niveau qui est plutôt agréable. Les salles arrivent à se renouveler.

Pas de problème particulier de déplacement, les transitions entre maps sont bien mises en valeur par la présences de flèches.

Les énigmes et missions sont globalement de bonne facture : ni trop difficiles ni trop évidents. Mention spéciale pour le code à quatre chiffres dont j'ai bien aimé trouver la réponse par moi-même.

L'énigme où il faut éteindre la lumière (et se cacher de la vision du robot) manque peut-être de clarté : on ne sait pas trop comment va réagir le robot, on ne sait pas que la caméra est toujours en fonctionnement et qu'aller dans son champ de vision va nécessiter de revenir 3 salles avant...

Les feuilles à trouver sont plutôt bien cachées. A la fin de ma partie, il m'en manquait beaucoup alors que n'ai pas eu l'impression d'en croiser d'autres.

Attention à la partie où il faut désactiver 2 PC pour utiliser l'ascenseur. On ne sait pas trop pourquoi on tombe sur les 2 salles avec 1 ordi avant d'aller scruter l'ascenseur. Il faudrait pouvoir les désactiver même avant d'avoir scruté l'ascenseur.

Personnages (Note : 3,5/5)

Les personnages du jeu sont plutôt travaillés même s'ils ont tendance à être caricaturaux.

Big Brother (quel nom !), leader androgyne emo, est un personnage posé et un peu froid. Malgré son look, c'est probablement le personnage le plus crédible du jeu.

Peryh, femme combative aux formes avantageuses, ne manque pas d'énergie. On apprend qu'elle aime combattre, quitte à faire perdre du temps précieux à son équipe.

Prométhée est un adolescent inquiétant, notamment dû à sa fascination par le meurtre. On ne sait pas trop pourquoi il appelle Peryh "maman", peut-être parce qu'il est réellement son fils. Mais les réponses de cette dernière laissent penser le contraire. Il perd totalement ses moyens dans la chapelle, ce qui est un moment intéressant, mais cela manque de justification. Il s'exprime beaucoup comme un enfant, parfois trop, à en devenir caricatural.

Ces héros ont chacun des compétences de combat qui leur sont propre. Ils ont de nombreuses phrases choc, ce qui leur rajoute en personnalité.

On finit par s'attacher assez rapidement à eux. Le peu de choses qu'on sait sur eux (Sont-ils humains ? D'où viennent-ils ? D'où vient leur pouvoir ? Comment se sont-ils rencontrés ? Que veut chacun d'entre eux ?) est un mystère qu'on tente de percer au fil de l'aventure, en vain. Au regard de la fin tragique du chapitre, beaucoup de ces questions ne trouveront probablement jamais réponse, ce qui est dommage. Cela laisse un peu le joueur sur sa faim, dommage.


En ce qui concerne Apophasy, dès le début il se qualifie de savant, de salvateur mais aussi de fou, et de destructeur. A la fin du jeu, même si on ne sait pas grand chose sur lui, on comprend mieux cette définition, et on voit qu'il s'agit de quelqu'un de particulièrement dangereux. Reik de même, même s'il perd en importance à la fin, puisqu'il perd son statut d'ennemi n°1.

Univers (Note : 2/5)

Le jeu se déroule dans un univers post-apocalyptique dont on ne sait, au final, que très peu de choses.

Que s'est-il passé lors de ces guerres ? Comment a été découvert le Karma ? Qu'y a-t-il en dehors de ces églises mécaniques ? Combien d'églises y a-t-il ? Y a-t-il des races ? Des pays ? Des lois ? Y a-t-il un gouvernement en dehors de l'autorité des églises ? Quelle est la hiérarchie au sein de ces églises ?


Par contre, il y a bien des choses se déroulant en parallèle, et les feuillets récupérés au cours de l'aventure mettent cela en valeur. D'autres lettres, comme la lettre d'amour, permettent d'en savoir plus sur le monde et les motivations de ses habitants. C'est donc déjà un léger début dans l'explication de cet univers.

Narration et Mise en scène (Note : 3,5/5)

L'histoire est narrée par Apophasy au début, par les personnages principaux ensuite, puis à nouveau Apophasy, en une sorte de boucle. Les textes sont plutôt bien écrits, malgré une dérive caricaturale dans les dialogues des personnages principaux.

La narration par éléments annexes (feuillets et rumeurs) est plutôt bien trouvée et permet de suivre une histoire en parallèle.

Certaines animations à l'écran sont perfectibles. Par exemple, lorsque les ennemis sont KO, ils tombent directement au sol, sans passer par la case "je m'accroupis". Autre exemple, dans l'ascenseur lorsque Prométhée se retourne, il le fait à 180° sans passer par les 90° voire 45°. Autre exemple, lorsque les 2 héros de l'équipe "rentrent" dans le héros principal (Big Brother), ils ne font que disparaître instantanément, ce qui est un peu brusque. Autre exemple, lorsque Big Brother donne un coup au garde accroupi, on ne voit pas ce coup, on ne fait que l'entendre.

La mise en scène souffre donc un peu de la fausse 3D qui rend ces déplacement hasardeux. Elle est cependant grandement aidée par les images des personnages affichées au moment ou chacun d'entre eux discute.

Humour (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Originalité (Note : 4/5)

Les jeux post-apocalyptiques en 3D ne sont pas spécialement originaux mais, au regard de la communauté RPG Maker, Mechanical Church est réellement un OVNI. L'ensemble de ses ressources sont originales, ce qui apporte un aspect neuf. Un exemple idiot serait celui des barres de vies. Elles sont courantes dans un RPG, mais on peut noter une apparence originale pour celles de ce jeu.

Il est aussi original dans son système RPG basé sur la motivation.

L'histoire n'est pas très développée, le jeu étant court, mais le principe des églises mécaniques et la tournure de fin du jeu le rendent original.

Attention au personnage Prométhée qui est assez original au détriment de la vraissemblance.

Départ / Introduction (Note : 4/5)

L'écran titre est sobre, intriguant, plutôt efficace.

Le jeu commence assez rapidement : une présentation éclair de l'univers apocalyptique, d'Apophasy et Reik puis arrivée des personnages principaux et début des combats. Les détails arrivent par la suite.

Pour ma part, c'est le genre de début que j'aime particulièrement : courte introduction générale + entrée en action.


Conclusion (Note totale : 4,25/5)

Mechanical Church est une très bonne surprise de cette session. Malgré une durée très courte, le jeu arrive très vite à nous plonger dans une atmosphère particulière grâce à des graphismes originaux et une bande son exceptionnelle. Le gameplay est de très bonne facture, mais demandera à être développé pour le chapitre 2.

On peut déplorer l'absence d'informations sur les personnages et l'univers, ce qui est dommage puisqu'à côté la narration est de bonne qualité et les personnages attachants.

Un très bon travail d'équipe !


Remarques diverses

Attention à la faute ("poid") dans le texte d'introduction. Ça donne une mauvaise première impression !

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Ce test est-il bien rédigé, compréhensible, complet, respectueux ?

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