Test :
The Knight of Calamity
The Knight of Calamity
Par Skoomoh Bellum
Temps joué : 5 h
Introduction
PREAMBULECe préambule est commun à tous mes tests.
J'ai réalisé ce test en tant qu'amateur de jeux-vidéos, et non en tant que testeur professionnel. Mon avis n'est pas une vérité universelle et est bien évidemment subjectif. Toutefois, des avis divergents seront amenés à parvenir jusqu'à vos oreilles à mesure que vous ferez tester votre jeu. Il vous est conseillé d'y être attentif, qu'ils soient positifs ou négatifs. N'y voyez aucune forme d'animosité si le test et les notes ne vous conviennent pas, mais plutôt un avis constructif qui vous permettra d'aller vers l'avant. Aussi, une longue période s'est écoulée depuis votre inscription au concours, et je suis conscient qu'un bon nombre de modifications ont possiblement été apportées au jeu depuis lors. Si vous souhaitez faire connaître au public les améliorations apportées après avoir proposé votre jeu, je vous laisse le soin d'écrire un commentaire sous ce test, bien que cela ne comptera pas pour la note finale. Pour finir, merci pour votre participation et vos efforts pour nous proposer une expérience vidéoludique. Maintenant, place au test !
DESCRIPTION
The Knight of Calamity est une démo d’un jeu de Knighty, réalisé sur RPG Maker VX Ace, qui puise son inspiration des J-RPG classiques. Il se veut être une histoire de fantaisie épique placée sous le signe de l'aventure et du voyage. J’ai fini cette démo en environ 5H15 en prenant mon temps.
Awards généraux et spécifiques
Meilleur Scénario (Note : 8/10)
*Contient des spoilers mineurs de début d’aventure*Nous incarnons Denara, Chevalier Céleste, qui a juré de protéger la princesse de son royaume. Suite à l’assassinat de la famille royale (dont la princesse) par une entité inconnue, elle se retrouve à fuir son royaume. Cette fuite, c’est le prologue du jeu. Les bases du récit sont posées rapidement, et j’ai à peu près compris dans quoi je suis embarqué. L’assassinat est facilement compréhensible, mais le contexte de la fuite qui en découle ne l’est pas autant. Est-ce que je fuis parce que je sais avoir échoué dans la protection de la princesse et que je crains une traque punitive, ou est-ce que je fuis parce que je sais que je vais être traqué par les assassins ? Ce début d’intrigue manque de clarté sur ce point. De plus, beaucoup de noms propres sont donnés, que ce soit les personnages ou les différentes entités telles que les compagnies. De ce fait, il est difficile de tout retenir et de savoir à qui ou quoi font référence les personnages. Heureusement, une encyclopédie bienvenue est accessible via le menu. Les textes descriptifs sont ni trop courts, ni trop longs. J’ai pris plaisir à feuilleter une partie de ses entrées.
En écartant quelques difficultés de compréhension liées aux éléments cités ci-dessus, le développement du récit est relativement simple à suivre à partir du début du chapitre 1. Les différents personnages sont introduits au fur et à mesure et l'on apprend à les connaître petit à petit. Je n'ai pas noté d'incohérence dans le scénario, bien que nous n'ayons pas toutes les réponses dû au fait que ce soit une démo, rappelons-le.
Le récit nous est présenté par, principalement, des dialogues. Ceux-ci sont bien écrits en règle générale, mais je note quelques fautes d'orthographe, de syntaxe, ainsi que quelques oublis de mots et des mots en trop. En gros, ce sont principalement des fautes d'inattention et de frappe. Une relecture plus poussée aurait pu arranger cela. Aussi, certaines phrases sont étrangement construites, et sont de ce fait trop longues par rapport à ce qu'elles veulent dire. Cela dit, on sent que certains passages du jeu ont été écrits plus attentivement et m'ont même impressionné par leur justesse, surtout quand ceux-ci abordent les émotions des personnages.
Au niveau de la temporalité, il y a des flashbacks fort appréciables qui nous permettent de contextualiser l'action présente, mais aussi de la narration simultanée qui nous mène à plusieurs endroit et nous racontent plusieurs histoires qui se déroulent en même temps. La multiplication des points de vue au sein d'une même temporalité favorise la compréhension globale du récit. Le scénario s'intensifie par ces différents procédés, pour mon plus grand plaisir.
Les thèmes abordés que j'ai pu noter sont : l'acceptation de soi, la folie, la trahison, la politique et ses jeux de pouvoir, et... c'est tout. C'est encore trop tôt pour préciser où le scénario nous conduit. Je note aussi une question qui m’est venu à l’esprit en jouant « Qu’est-ce qu’un humain choisit de faire avec un pouvoir trop grand qui lui ait accordé ? ».
Au final, nous n'avons que le début d'un scénario, mais celui-ci est globalement bien ficelé, engageant, politique, mature, humain... Malgré quelques soucis de compréhension pendant le prologue, le jeu m'a donné envie d'en voir plus. Lorsque j'ai fini la démo, je n'avais pas envie de que ça s'arrête car je voulais connaître la suite des évènements.
Meilleur Univers (Note : 7/10)
Le monde explorable dans cette démo de The Knight of Calamity est constitué d'îles flottantes dans le ciel. Des aéronefs sont utilisés pour se déplacer. Chaque « nation » a sa propre Histoire, ses propres ambitions et ses propres dirigeants/habitants. J'ai appris que peu de choses à leur sujet, et il est difficile de retenir leurs caractéristiques, tant mon attention est portée sur le scénario plus resserré de nos personnages. Quelques informations sont données, mais c'est grâce à l'encyclopédie que l'on en apprend plus. C'est assez difficile à appréhender car il n'y a pas de visuels ou de situations en jeu qui accompagnent ces lignes de texte. Les joueurs les moins lecteurs ne seront pas satisfaits par autant de texte pour décrire l'univers au-delà de ce que la narration nous apporte obligatoirement. Le point positif dans tout ça, c’est que presque chaque nation/personnage/concept du jeu a droit à sa description et son background. Il y a de la recherche. Pour finir, je n’ai pas noté d’incohérence liée à l’univers. On en voit assez peu pendant le temps de cette démo, et ce que l’on voit nous est balancé en trop grande quantité, ce qui m’empêche d’accorder plus de points. C’est quand même très prometteur pour la suite !Meilleurs Personnages (Note : 7/10)
Commençons directement par le personnage principal : Denara, ancien Chevalier Céleste. Cette femme tourmentée par le mort de la Princesse qu’elle était censée protéger est un personnage hanté par des traumatismes. Le jeu joue avec nous : nous ne savons pas si elle est possédée par une entité ou si elle a un trouble psychiatrique suite aux chocs subis. Même si cette démo nous laisse des indices, nous ne sommes pas encore sûrs de ce qui lui arrive. C’est un personnage assez complexe qui a plusieurs côtés : héroïque, protecteur, gentil, impulsif, dangereux, violent… Elle n’a pas le contrôle absolu sur ses actions et sa personnalité. De tous les personnages, c’est mon préféré. Après avoir fini la démo, j’ai eu très envie de connaître le dénouement de toute son histoire. Enorme point positif pour la scène finale et son passé quand elle était plus jeune, j’ai beaucoup aimé !Le deuxième personnage jouable est Yurick (j’aime bien l’idée de changer de personnages contrôlables et dans des temporalités différentes). Sa personnalité n’est pas très forte et je pense que son développement viendra à la suite de cette démo. Pour ce que j’en ai vu, je n’ai pas trop aimé le personnage, dans un premier temps. Une maigre évolution le fait passer de pleutre (le terme est un peu fort car il pense faire le bien) à courageux. Je l’ai mieux apprécié à la fin qu’au début mais je ne peux pas le classer parmi mes personnages favoris, bien que je sente un fort potentiel d’évolution (pas montré dans cette démo).
Le troisième personnage jouable, Evelyn, a une personnalité attachante, mais il est encore trop tôt pour y déceler un quelconque intérêt.
D’autres personnages, comme le mentor de Denara et le boss final de cette démo (pas de spoil) sont réussis. Ils ne sont pas tout noirs ou tout blancs, et l’on sent par les dits et non-dits qu’ils cachent quelque chose qui expliquent leurs actions. C’est d’ailleurs une impression globale que j’ai avec ce jeu : les stéréotypes s’effacent à mesure que l’on avance dans l’histoire, et on sent que les personnages sont plus complexes qu’il n’y paraît.
En ce qui concerne les autres personnages, il est encore trop tôt pour se forger une opinion définitive, car nous n’avons dans cette démo que les bases. Nous ne savons pas comment ils vont évoluer.
J’ajouterais que les designs des personnages sont propres, comme je l’ai dit dans la partie « graphismes et visuel », sauf le « boss final » que je n’ai pas trop aimé.
De manière générale, on sent que les personnages sont cohérents. L’écriture ne paraît pas approximative, et est même plutôt travaillée. La plupart d’entre eux évoluent. Ça promet beaucoup d’évènements futurs les concernant, mais c’est encore trop tôt pour en être certain.
Meilleure Introduction, mise en scène, narration et cinématique (Note : 9/10)
Je vous le dis tout de suite : j'ai été bluffé par la mise en scène. Les scènes de combats hors gameplay sont impressionnantes. Il y a des mouvements de personnages et de caméras bien calibrés autour de l'action. Les animations qui accompagnent ces scènes sont méticuleusement intégrées, le décor se détruit par les chocs, on sent l'impact des coups ! Si vous êtes un créateur, je vous conseille fortement de tester par vous-même cette introduction. La mise en scène est une leçon. Mention spéciale au combat entre les deux personnages surpuissants dans les airs et à la scène des défilements des crédits où l'on a le contrôle de notre personnage ! C'est de la démesure assumée, et ça en met plein la vue. Attention cependant aux flashs blancs parfois trop présents et qui sont surtout beaucoup trop lumineux. Je pense notamment à la scène où deux camps se battent à coups d'épées pendant que l'on a le contrôle du personnage.En dehors de ces scènes extravagantes, on retrouve des moments plus calmes. Il y a parfois des dialogues où tout est statique, mais ça ne dure jamais très longtemps. Après un petit mouvement de caméra et un petit déplacement de personnage, tout est déjà fluidifié sans que l'on s'en rende compte. Aussi, les bulles de dialogues qui apparaissent pendant que l'on se déplace est un petit plus agréable.
Toute cette mise en scène appuie une narration déjà très soignée. Comme mentionné précédemment, il y a beaucoup de dialogues que les allergiques à la lecture n'aimeront pas. Peut-être qu'écrire moins pour raconter plus aiderait ces personnes à passer un meilleur moment. Moi-même, très friand de lecture, j'ai eu quelques moments d'ennuis à cause de textes trop importants et de scènes trop longues. En prenant en compte l'expérience globale, ces moments sont plutôt rares, mais ils existent.
J’ai quand même trouvé un autre petit bémol : la scénographie. Il n’y a pas de plan iconique qui en met plein la vue (petite exception pour un passage du jeu qui fait apparaître à l’écran plein de textes en gros caractères), et les environnements sont très statiques (ça manque d’objets animés ou autres mouvements).