Test :
Paradigme
Par Ashala

Temps joué : 4 h 30 min


Introduction

Paradigme est un RPG traditionnel ayant pour cadre un genre de fantasy post-apocalyptique ressemblant à quelques JdR tels que Wasteland. Exception près que les radiations sont substituées par un composé magico-toxique nommé miasme.

Expérience plutôt prenante, si l'auteur a indiqué que le jeu fait environ 3h de durée de vie, on peut facilement rajouter une à deux heures supplémentaires en explorant et cherchant à faire les quêtes secondaires.

Avec un titre tel que Paradigme, je m'attendais à quelque chose de plutôt profond par rapport à la psychologie des personnages ou de l'univers. Le projet est en fait un "Pendulum" remixé, projet qui fut présenté aux Alex 2014 et que je n'ai pas testé au préalable.

Le nouveau titre convient bien, et nous allons le voir ensemble.




Awards généraux

Gameplay (Note : 3/5)

Le système de combat est en vue de côté "classique" avec quelques améliorations dont une interface différente et la possibilité d’engranger des points d'adrénaline permettant l'utilisation de capacités spécifiques. Pour être honnête, j'avais au départ peur de "mal jouer", puisque je n'utilisais pas vraiment l'adrénaline. Il faut avouer que puisque la plupart des compétences nécessitent un nombre de points assez élevés, on ne les déclenche souvent que lors d'un combat de boss. Je ne sais pas si c'est vraiment dommageable étant donné que le jeu ne demande pas au joueur de farmer et que les monstres sont esquivables. Limite, le jeu aurait pris le parti de ne proposer que des boss que cela ne m'aurait pas gêné, d'autant plus que la plupart de ces combats étaient intéressants !

En effet lors de ces combats les personnages se parlent entre eux et divers évènements arrivent. On ne s'ennuie donc pas un seul instant et on en redemande. En plus, à la fin d'un combat, nos personnages s'expriment et sont satisfaits lorsqu'ils passent un niveau. C'est un détail, mais ça rajoute beaucoup à l'ambiance.

Revenons toutefois aux combats plus classiques :
Certains PNJs nous conseillent d'aller rosser du gobelin pour récupérer des potions, mais si nous n'avons pas pris du lvl/avancé dans l'histoire nous allons souvent gagner les potions nécessaires pour nous soigner... Potions qui sont assez chères à l'achat mais qui sont heureusement craftable... Enfin, pour peu que nous trouvions les bons ingrédients, vu qu'eux-même ne sont pas tous achetables. En conséquence on se retrouve à devoir explorer des map labyrinthiques pour récolter des ingrédients tout en esquivant les monstres qui dashent sur nous une fois qu'ils nous ont aperçu/entendu... Et à parfois devoir faire de gros aller-retours qui auront un intérêt plus que réduit car les ressources n'ont pas l'air de se régénérer.

Il faut aussi que je vous parle des altérations d'états qui semblent ne pas rester après le combat, qui sont censées pouvoir être enlevées grâce à des plantes (ce qui ne marche quasiment jamais dans ma partie) et des gemmes et... Qui semblent avoir relativement peu d'effet outre quelques-unes comme la confusion. Par exemple, mes personnages atteints de cécité n'ont jamais raté leurs coups. C'est un peu déroutant.

Je parlais du craft tout à l'heure, il est en effet possible d'allumer un feu de camp et d'y crafter des objets dont nous avons appris les recettes, ou de se soigner intégralement grâce à un kit de soin (En fait je n'ai pu en fabriquer aucun car je n'avais pas de super potion). Ces emplacements sont plutôt rares et comme les kits sont précieux j'ai préféré soigner mes personnages lorsque vraiment il le fallait, à coup de potions (+Hp) et d'Ether (+Mp).
Peut être ai-je raté des choses ? Il m'avait semblé entendre un PNJ me parlant de crafter des gemmes mais je n'avais pas les recettes requises.

Notons qu'il y a le très pratique icône "new" concernant les objets ramassés récents ainsi que la possibilité très appréciable de faire des choix scénaristiques qui ont une certaine incidence. Oh ! J'allais oublier, quelques scènes facultatives et trouvables sur la map permettent d'engranger un peu d'XP.

J'étais pas mal tiraillée sur la note, puisqu'il y a des "problèmes" qui pourraient tout aussi bien ne pas en être. Vouloir forcer le joueur à soigner lui même ses personnages, c'est un choix. Éviter de faire spawner de nouveau les ressources permet d'éviter un enrichissement à outrance (...)

Personnellement, ma progression ne s'en est pas retrouvée laborieuse, et de fait je trouve que le jeu se différencie des autres.

Histoire (Note : 4,75/5)

Wow cette histoire ! Même au sein des grosses productions, peu sont les jeux ou films pouvant me rendre émotive... Et pourtant, cette fois, j'en ai eu les yeux humides.

Si elle commence doucement et simplement, à savoir en mettant en scène Maika, une jeune fille quittant son village natal et plutôt isolé. La trame s'enrichit de plus en plus au fil du temps, de façon à nous garder en haleine, et à partir d'un certain point, en nous donnant vraiment envie d'avancer pour en savoir plus. Assez vite, notre héroïne s'est mise plus ou moins volontairement sur la route des anciens membres d'une organisation militaire ayant été décimée suite à une catastrophe.

Les personnages vont rapidement suivre la propre voie et leurs propres intérêts, avant que la traque d'une créature dévastatrice ne les rapproche.
Si le fond pourrait rester classique, la force de Paradigme est bel et bien en ses scènettes (facultatives et à trouver), séquences de discussion entre et durant les combats, et l'histoire travaillée des personnages secondaires.
Si le prologue m'avait un peu laissée de marbre (mais il faut bien poser les bases quelque part !), les premiers et seconds chapitres sont forts en rebondissements et il m'est arrivé quelque chose de pourtant bien rare depuis que je suis devenue une grande fille : Je me suis inquiétée du sort d'un personnage secondaire et je voulais -vraiment- que les choses tournent bien pour lui.

L'histoire ne compte pas une trame de fond, mais de multiples trames qui viennent se superposer à une trame de fond, introduit des personnages plus ou moins récurrents, vivants et attachants. Il ne s'agit pas du destin d'un groupe d'aventuriers, mais aussi de leurs rencontres, du sort des villages parcourus et parfois même des créatures rencontrées.

Ajoutons à cela qu'il est possible d'altérer plus ou moins l'histoire selon les choix de Maika, bien que cette dernière garde une personnalité assez marquée.
Les musiques ponctuent aussi assez bien l'action, et un énorme travail a été fait au niveau de la mise en scène.

J'en suis davantage à chercher ce qu'il manquerait que les bons points : Il est vrai que l'écriture des quêtes secondaires est bien moins élaborée et que de fait, nous avons tendance à plutôt vouloir les occulter pour vite voir la suite des évènements.

Outre celà, franchement c'est un superbe travail !

Ambiance et immersion (Note : 3,75/5)

Malgré une introduction prometteuse, Paradigme met un peu de temps pour réellement enthousiasmer le joueur. Par contre, dès qu'il le réussi nous sommes bien accrochés et il est difficile de lâcher prise. Le rythme est en effet de plus en plus prenant et l'écriture arrive à nous faire ressentir bien des émotions. Les personnages attachants, leurs relations entre eux, le soin apporté aux environnements et au choix des musiques rendent l'atmosphère particulièrement grisante.

Comme je l'ai expliqué plus haut, le jeu a réussi à littéralement me rendre inquiète pour l'un des personnages, alors qu'il était secondaire. Il faut dire que la mise en scène est d'un niveau particulièrement appréciable et que le jeu rivalise d'ingéniosité pour rendre dynamiques les évènements tout en restant dans le cadre des sprites à l'échelle de la map. (Voir la partie concernée)

J'avoue avoir toutefois fragmenté mon gameplay, n'ayant pas eu envie de faire un long aller-retour pour revenir au village de départ alors qu'une quête secondaire le demandait. Il y eu aussi parfois le fait qu'éviter les ennemis peut devenir lassant, sans pour autant être si déplaisant que cela.

Je dirai que si le jeu est excellent sur tout ce qui a trait à la trame principale, sur son inclusion de scènes bonus, sur les nombreuses discussions possibles, le manque d’interactions et d'intérêt sur tout ce qui est secondaire est dommage. (La seule quête secondaire qui m'a un minimum intéressé est au final celle qui m'a demandé de refaire tout le chemin inverse) Cela me donne l'impression de m'éloigner de la trame d'un MJ de JdR qui a un peu de mal à improviser et ne veut pas nous donner envie de dévier de ce qu'il a préparé. Compréhensible, mais cela a tendance à desservir l'ambiance pourtant si vivante du titre.

Malgré cela, et si ce n'est pas uniforme, nous avons affaire à du bon voire du très bon.

Graphismes (Note : 3/5)

Plusieurs éléments sont personnalisés, à commencer par le titre hélas un peu pixelisé, et l'écran titre qui rappelle la contrée natale de l'héroïne. La fenêtre de dialogues a été retexturée et les phases de combat se dotent d'une interface en pictures plutôt jolie. Chaque début de chapitre est ponctué par des images montrant la silhouette en partie colorée de l'un des personnages principaux. Ces protagonistes ont d'ailleurs des portraits (et charsets, il me semble), dessinés par l'auteur. Si c'est chose louable il est triste que les facesets personnalisés détonnent énormément avec les autres.

Les monstres et personnages sont animés lors des combats mais certains ont quelques pixels qui se baladent à l'arrière lors de l'animation. De plus, l'auteur utilise quelques dessins lorsque les animations de sprites ne suffisent plus à retranscrire l'action. C'est appréciable.

Les maps sont parfois travaillées, mais certains détails viennent ternir le tout, par exemple le fait qu'il n'y ait pas de portes aux maisons du village abandonné ou que certains intérieurs soient assez vides. Les environnements extérieurs ont quelques particularités, sans être pour autant à ce point mémorables bien qu'il y ait quelques ressources dans le style des RTPs sans en être.

Dans l'ensemble, on souffre rarement de l’hétérogénéité des facesets : peu de personnages secondaires en aient qui ne soient pas eux aussi dessinés. Le tout est parfois correct, parfois bon, quelques fois très bon. La volonté de l'auteur de personnaliser son jeu est palpable et il en ressort quelque chose d'imparfait mais agréable.

Bande-son (Note : 3,25/5)

L'OST emprunte les morceaux d'autres titres tels que Jojo Bizarre Adventure, Tales of ", FF:Crystal Chronicles, Bravely second et Xenoblade. A cela, quelques musiques provenant de Newground, d'anime (Evangelion) et d'autres provenances que je n'ai pu identifier viennent se greffer au reste.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, si les sources sont très diverses, à quelques exceptions près l'ensemble est harmonieux : Les morceaux ont tous une belle finition. J'ai particulièrement aimé les musiques de combat, d'ailleurs.

Je ne connaissais pas très bien les musiques (bien qu'ayant par exemple joué à FF:CC), mais je pense que la diversité des sources est ici une force puisqu'on ne pourra pas reprocher à l'auteur d'avoir "pillé" une source en particulier. Je n'ai pas foncièrement remarqué d'effets sonores sortant de l'ordinaire (outre une petite musique de victoire et les bruits d'écriture de l'intro) alors que le dossier audio en contient pourtant pas mal. En effet, les sons de sélection ont été remplacés, des bruits de fer rajoutés et utilisés durant les séquences de "sprites animés". En soit, je devais être un peu trop absorbée dans le jeu pour le noter, mais c'est un effort qui fait plaisir lorsque la plupart des jeux RPG maker gardent les effets de menu basiques.

Vous l'aurez compris, c'est agréable à entendre et à écouter.




Awards spécifiques

Level-design (Note : 3/5)

Je n'ai pas trouvé le level-design particulièrement développé. Même si on note une volonté de vouloir fragmenter l'espace afin d'orienter le joueur, Paradigme nous libre bien souvent des environnements plus ou moins labyrinthiques sans réel puzzle ou énigme rencontré. (Outre la nécessité, parfois, de trouver une clé dans un coffre)

L'aspect labyrinthe sert le côté récolte du jeu, ainsi que le côté rencontre hostiles. En effet, les mobs se promenant sur la map et réagissant plus ou moins violemment à notre présence, aller un peu partout est un atout pour les rencontres. Hélas le jeu demande de revenir sur ses pas et le chemin du retour peut sembler laborieux, surtout lorsqu'il faut retourner jusqu'à la ville de départ pour une quête secondaire.

Il aurait par exemple été sympathique de débloquer des raccourcis, l'histoire avançant.

Au niveau construction de map (en spoiler car ça liste un peu les environnements):
Secret (Cliquer pour afficher)
Le petit château rencontré est plutôt cohérent de manière architecturale, ce qui contraste hélas avec des intérieurs souvent plutôt moyens à moyens +. Les forêts sont intéressantes et ont une certaine identité, mais la cave parcourue est par endroit assez fade. Les ruines sont intéressantes.


Les emplacements pour feu de camp et endroits où récupérer des ressources de craft de potions sont assez rares, et parfois il y a des caisses mais aucune possibilité d'interagir avec.
Pour conclure ce point, ça reste plutôt acceptable pour le genre.

Systèmes (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Narration et Mise en scène (Note : 4/5)

Le jeu bénéficie d'une excellente écriture et on retiendra des personnages quelques répliques parfois bien senties. En y pensant, pas mal de moments forts que je ne spolierai pas me reviennent à l'esprit et il y a un peu de tous les domaines. De la réflexion sur la différence, des combats épiques, des actes de bravoure, des moments désespérés...

Paradigme a un large panel de thème qu'il arrive à mettre en scène avec brio. La mise en scène de l'introduction est un bel exemple de ce que vous pourrez souvent voir : les sprites bougent de façon dynamique et fluide et l'auteur a le talent de rendre le tout vif et divertissant. Il a pour cela usé de sons personnalisés et parfois de pictures lorsque le sprite ne suffit plus pour retranscrire l'action. L'auteur accorde ainsi autant d'importance à la narration textuelle que visuelle et nous n'avons pas l'impression de trop ou de ne pas assez en lire.

Les quelques choix qu'on nous proposera ne fera que renforcer l'idée de faire partie de ce tout.

L'auteur n'hésitera pas à jouer sur les effets de lumière et la teinte pour renforcer l'atmosphère d'une forêt touffue et d'un lieu asphyxiant infesté de miasmes.

Ajoutons que le jeu ne suit pas systématiquement le même personnage et nous permet de voir de temps à autre le point de vue d'un autre protagoniste et/ou de revivre leur passé. Cela apporte un renouvellement rafraîchissant et nous permet d'autant plus de connaître ces personnages.

Il y a parfois quelques fautes ou couacs, comme des mots ou phrases qui se répètent, mais rien de très grave.
Ah, j'ai aussi remarqué que l'auteur aime bien utiliser "Tsss".

J'ai été plutôt conquise sur la mise en scène et avait rarement vu quelqu'un savoir aussi bien tirer parti des sprites classiques et donner l'impression qu'ils combattent de manière aussi authentique. On sent un certain soucis du détail à ce niveau là et les scènes les plus importantes nous marquent bien.

Univers (Note : 3,75/5)

Comme évoqué dans l'introduction, l'univers a un cadre fantasy post-cataclysmique qui est non sans rappeler certains JdR du style. Bien que nous ne sachions guère ce qu'il s'est exactement passé, nous avons quelques bribes d'informations quant à la technologie et la culture de la civilisation passée. Sa descendance s'appuie d'ailleurs en partie sur d'anciennes reliques pour se défendre contre les monstres dont l'origine est inconnue et qui sont majoritairement appelés Astars.
Les habitants ont pour coutume de se reposer sur des systèmes qui les éloignent ou sur la force armée.

Lorsqu'une ville a besoin de l'aide de mercenaires, elle utilise un système d'étendards d'appels semblables à ce qu'on peut trouver par exemple dans le manga The Arms Peddler. Il s'agit d'un symbole signalant les besoins des habitants.

On regrettera toutefois que les villages ne semblent pas avoir de relations approfondies entre eux et semblent un peu éparpillés de ci, de là. Outre les organisations armées, les gardes locaux et les mercenaires, il ne semble pas y avoir de plus grande autorité. Même si il est mention d'une certaine organisation : Il y a des maires, des nobles, on ne sait pas trop comment tout cela est régulé, au fond.
Il y a toutefois quelques détails, par exemple la présence de marchands itinérants.
On peut s'imaginer que la présence de monstres ralentit pas mal l'expansion et les voyages, même si on note heureusement des restes de campements.

Au niveau des races, si les humains semblent majoritaires il existe visiblement, outre les monstres, des humains modifiés dont nous savons encore peu. La plupart des gens canalisent l'énergie magique alentour nommée flux, à l'aide de cristaux, mais les humains modifiés peuvent parfois le faire naturellement. Ajoutons à cela la présence de miasme qui, en trop grande quantité peut altérer les humains et les rendre monstrueux. Ce qui n'est pas sans rappeler le traitement des radiations au sein de certains univers.

Le background est travaillé et intéressant, puisant son inspiration à divers endroits et étant plutôt prometteur, il pourrait encore être étoffé. En soit, je trouve l'univers intéressant mais manquant parfois de détails. Dans le feu de l'action, le tout est réussi et offre un cadre agréable.

Personnages (Note : 4,75/5)

Expédions les détails négatifs : Deux personnages importants se ressemblent un peu trop (Rhyme et Meetra). Les facesets dessinés n'étant pas du tout dans le même style que les autres, la cohérence esthétique en pâti un peu. J'aurai pu ajouter que les héros sont vraiment originaux et à part à côté des autres, mais cela est en partie expliqué par la nature de leur ancienne organisation.

Outre cela, les personnages ne sont pas seulement bien écrits, ils sont attachants, vivants et variés. Je vais éviter de spoiler le plus possible étant donné que la découverte de leur caractère fait partie du plaisir qu'on ressent dans ce jeu.

Maika est un type de personnage qui aurait potentiellement pu tomber dans les travers de la Mary Sue mais qui en est bien loin au final. En effet, malgré sa manifeste naïveté envers le monde en général, ses facultés lui permettent de se sortir de bien des tracas sans toujours en avoir connaissance. Pourtant, elle fait face à ses peurs, prend la défense des autres, et dispose d'une ténacité plutôt hors normes. Curieuse envers son environnement et ses compagnons, elle n'en est pas pour autant intrusive. Aussi, elle est plus renfermée que les autres et si elle ne se gêne pas pour prendre des décisions, elle reste plutôt en retrait. Cela permet de ne pas la faire passer à outrance pour "the" personnage principal.

A contrario nous faisons rapidement connaissance de Lauren, une femme puissante qui ne perd pas une occasion de le montrer, mais recèle d'autres facettes que simplement d'être "la bourrine expérimentée de service". Juste auparavant nous aurons rencontré Rana(ziel), un docteur plutôt particulier affublé un peu malgré lui d'un crâne parlant et qui essaie désespérément de ne pas trop attirer l'attention malgré tout. Nous compléterons le tableau avec un pugiliste plutôt excentrique du nom de Tsura, moins pragmatique que Lauren, mais moins calme que Rana.

Ces quatre personnages sont tous liés et pourtant suivront de ci, de là, leur propre voie. Ils quitteront ou rejoindront le groupe si ils le jugent nécessaire. Ils sont rapprochés par un passé commun plutôt sombre datant de l'époque ou leur ancienne organisation était encore debout. C'est d'ailleurs à cause de cela qu'ils sont tous quatre traqués par des chasseurs de prime. La dynamique qui en ressort est vivante et amène à vouloir en savoir davantage.

La force de ces protagonistes est indéniablement qu'ils interagissent fortement entre eux, se cachent des choses, s'en confient d'autres, se disputent parfois et pourtant, se protègent les uns les autres.

Si la plupart des PNJs sont basiques, certains personnages secondaires sortent relativement du lot. J'aurai aimé les détailler, mais il serait regrettable de gâcher leur aspect surprenant. Puisque oui, leur introduction nous surprend et qu'ils n'hésitent pas à surenchérir sur le retournement de situation. Ils ont leur propre passé, valeurs et objectifs, ainsi qu'une personnalité qui leur est propre. Quelques-unes de leurs répliques sont particulièrement mémorables et ce sont des personnages qu'on désire retrouver ou du moins dont on désire avoir des nouvelles.

Comme je l'ai mentionné dans la partie histoire, j'ai vraiment réussie à être émue par ces personnages et j'espère vivement que leurs aventures ne sont pas prêtes de s'arrêter là.

Introduction (Note : 3/5)

Comme je l'ai mentionné plus haut, le début ne m'a pas particulièrement enthousiasmée.
Pourtant, la scène d'introduction est bien faite :

Après un écran titre plutôt dans le thème, nous retrouvons Maika en train d'écrire sa lettre d'adieu et de se préparer à son pèlerinage. C'est sur fond de musique triste et assez discrète qu'elle dit au revoir aux passants et quitte son village natal.
Le texte de la lettre défile au fil des pas de l'héroïne.
Une musique plus rythmée prend le relais et présente quelques crédits ainsi que quelques péripéties de Maika. Elles sont intéressantes, voir amusantes.

L'ayant revu, c'est du très bon. Le soucis vient plutôt après.

Je me suis demandé si il s'agissait davantage d'une Visual Novel que d'un RPG lorsque j'ai remarqué ne pas avoir accès à l'inventaire entre deux scènes d'exposition.
J'aime beaucoup qu'une histoire prenne le temps de démarrer et généralement je ne ressens pas le besoin d'être ainsi plongée dans le feu de l'action. Pourtant j'avoue avoir eu la crainte d'être devant un jeu avec énormément de scènes qui ne me permet pas de sauvegarder à tout instant. (Chose qui ne m'embête pas, à condition d'avoir été prévenue)

... Heureusement arrivent les ennuis, ouf, je peux enfin accéder au menu et c'est bien celui d'un RPG.
Je ne pourrai pas franchement pénaliser un jeu sur des impressions trop subjectives, mais le fait est qu'il s'écoule trop de temps avant que nous n'ayons l'occasion de vraiment "jouer" et pas uniquement de se déplacer sur la carte. Elle est de plus assez réduite au tout début et il n'y a pas moult interactions.

C'est un peu dommage.
Heureusement, on nous explique assez bien le système de combat.

Graphismes originaux (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Musiques originales (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)




Conclusion (Note totale : 3,75/5)

Paradigme est un jeu dont j'ai fortement apprécié le côté scénaristique et l'écriture. De ce point de vue c'est une réussite totale et comme il s'agit d'une des choses que je cherche le plus au sein d'un RPG j'aurai envie de mettre plus. Hélas, le gameplay, si il a de bonnes idées, a tendance à être un peu mis en retrait. Si on aura fortement envie de rusher jusque la suite de l'histoire ce n'est pas pour rien, mais par ce que les quêtes secondaires et combats sont moins intéressants.

Aussi, la progression au sens purement RPG (montée de niveau, soin des personnages, achat de l'équipement) est sous exploitée et vient davantage de la trame principale que du reste. La difficulté vient d'autant plus de l'aspect "on ne vous soigne rarement de façon automatique" que d'une réelle tactique lors des combats qui sont plutôt simples.

Aussi, Paradigme plaira surtout aux joueurs avides de scénario approfondi mais qui auront aussi la patience de soigner leurs personnages et de revenir sur leurs pas tout seuls malgré une forêt labyrinthique.
Si personnellement cette mécanique ne m'a pas beaucoup dérangé (c'est réaliste), je peux concevoir que ça puisse être vu comme lourd pour d'autres personnes.

En bref, j'aime beaucoup le jeu, je le conseille, mais pas à tout le monde.


Remarques diverses

> L'archive contient des ressources qui ne sont pas (encore ?) utilisées.
> Lorsqu'on veut quitter proprement le jeu, à savoir en le sélectionnant dans le menu, il crashe.
> Certains sprites d'ennemis ont des pixels qui débordent à gauche lorsqu'ils s'animent.

Quelle note donneriez-vous à ce test ?

Ce test est-il bien rédigé, compréhensible, complet, respectueux ?

Vous devez être connecté sur le site pour mettre une note !

Page : 1
Pseudo Commentaire
Page : 1

Vous souhaitez donner votre avis sur ce test ? Connectez-vous à votre compte, ou créez-vous un compte !