Test :
The Dark Gate

Temps joué : 2 h


Introduction



The Dark Gate est un joli petit RPG s'imposant clairement en hommage à notre bon vieux Chrono Trigger et à bien d'autres. Dans l'ensemble bien fignolé et concocté avec un évident amour pour les RPG de notre enfance, The Dark Gate vous propose d'incarner un jeune aventurier et son groupe qui se retrouvera malgré lui au sein d'une intrigue qui ressemble bien à un autre sauvetage d'humanité.


Awards généraux

Gameplay (Note : 3,5/5)

TDG s'appuie sur des bases classiques et efficaces : exploration & combats tour par tour sont en première ligne, le tout basé sur une carte du monde avec quelques systèmes venant adoucir l'expérience.

Bien que le cocktail soit peu original, les éléments du bon J-RPG sont au rendez vous. Si il arrive qu'on ne sache plus trop quoi faire où qu'on oublie où il faut aller, le journal de bord viendra bien résumer la quête et permettra au joueur de s'y retrouver sans pour autant mâcher le travail comme le ferait une simple carte.
Les combats sont relativement bien équilibrés, mais il arrive que les boss soient un peu faciles. C'est sans doute car si le joueur se perd, il accumule plus d'expérience que prévu et passe donc sans problème les obstacles.

En ce qui concerne l'exploration, en amont du bon travail fait sur le level-design, quelques subtilités ont été bien pensées. La plupart des monstres qu'on devra combattre sont des événements et non de simples combats générés au nombre de pas. Les deux systèmes sont tout de même utilisés et ajoutent au gameplay une certaine richesse.
Le bestiaire vient améliorer cette expérience également, nous poussant à scanner tous les monstres dans un esprit de collection.

J'ai également apprécié le petit système de ponts. Ce serait peut-être intéressant de les limiter plutôt que de les rendre utilisables de manière illimitée. Ainsi, le joueur pourrait risquer la dépense d'un pont pour une potentielle récompense, et utiliser son argent pour en acheter (dépenser de l'argent, c'est important, ça motive à en gagner et donc à jouer plus!)

Appuyé sur ces bases solides, je dirais que TDG est bien parti bien qu'un peu facile et que son gameplay dans les grandes lignes n'a rien à prouver. Continuer avec les systèmes originaux et forcer un peu l'ajout de contenu brut serait sans doute la direction à prendre.

Histoire (Note : 2,5/5)

TDG commence de manière on ne peut plus classique. Un grand méchant, une grande gentille, leur combat, puis une transition vers un héros qui sera victime des dommages collatéraux.


Ce méchant là a le mérite d'être clair.


Si rien n'est vraiment original, le scénario est relativement bien amené et prétexte à balader le joueur de droite à gauche (ce qui est un plus).
Les personnages se veulent plutôt réalistes dans leurs comportements, et il arrive parfois qu'il y ait des petites conversations entre le héros et les autres équipiers, ce que j'ai trouvé assez sympa pour étoffer un peu la crédibilité des événements. Dommage qu'ils n'aient -pour le moment- aucune personnalité exprimée.

Je pense qu'il serait bon d'intégrer plus d’événements de second plan(quêtes annexes ?), quelques arcs scénaristiques secondaires pour appuyer un peu la structure principale.

Bref, un travail bien parti qui doit être étoffé et rendu plus original !

Ambiance et immersion (Note : 2,5/5)

Je crois que The Dark Gate mériterait plus de travail concernant l'atmosphère générale. J'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment de mécanique qui a été pensée pour projeter le joueur dans l'univers où l'histoire, que tout est cruellement neutre et qu'on se retrouve là un peu par hasard.

Rien ne fait oublier au joueur qu'il est dans un jeu, pourtant le scénario tient debout. Pour moi, l'immersion d'un joueur dans le jeu est très liée à la qualité et l'étoffe de l'univers exploré. Et l'univers de TDG étant tout ce qu'il y a de plus neutre, l'immersion en pâtit.

Je n'ai personnellement pas eu l'impression d'être transporté dans quoi que ce soit, bien que le fil narratif soit correct. Je laisse ici une note neutre, car je tient l'univers pour responsable de ce manque d'immersion.

Graphismes (Note : 3,25/5)

Si les ressources graphiques de TDG sont un mélange de plusieurs rips et ressources diverses, le tout fonctionne plutôt bien et dégage une agréable nostalgie. La plupart des maps exploitent bien les chipsets et tout est à peu près lisible.
Une fois qu'on s'est habitué aux environnements, naviguer devient agréable et quelques petits efforts ont embelli le tout (la petite picture de soleil en transparence qui va bien). J'ai également apprécié de voir que les backgrounds de combats étaient faits à partir des maps. Ce détail fonctionne bien et montre la volonté de dégager une production cohérente.


Jolies animations d'attaque.


J'ai trouvé un peu dommage que certaines animations de combats provenant du RTP de base persistent (elles sont médiocres et comparées au reste qui a été importé), faisant un peu tâche sur ce joli tableau, en particulier durant l'introduction. Cela dit, le reste des animations est bien fait malgré quelques petits décalages (position de base de Sofia notamment) et les attaques exploitent bien RMK3.
J'ai également été agréablement surpris par le travail fait sur l'interface (les noms des lieux, la cuisine, journal, map, etc...) qui se fond parfaitement avec le système de base.

Bien que les graphismes ne distinguent The Dark Gate ni par son originalité ni par la quantité de ressources, le travail est satisfaisant, cohérence et propreté sont les mots d'ordre pour l'ensemble du jeu.

Bande-son (Note : 2,75/5)

La musique qui illustre TDG est quasi intégralement tirée de Chrono Trigger. Je ne suis pas un grand connaisseur de la série, je n'ai donc ressenti aucune gêne ici, et j'ai quand même été pris par la nostalgie des bonnes années. D'ailleurs, la musique est plutôt bien placée in game et ça fonctionne.

Concernant le sound design, je note bien les efforts mis en place. Premièrement, l'interface, dotée de sons importés, puis les petits cris de monstres et surtout les attaques des personnages illustrées de leurs voix. Ce dernier point fait plaisir à entendre et donne aux combats un regain de peps, c'est certain.
Cependant, les sons de bases du RTP ne méritent pas du tout d'être là (les sons de dégâts, d’ennemis tués, etc etc...) et il faut vite les remplacer par des sons de meilleure qualité. Ils font un vilain contraste avec les voix des héros.

Il n'y a pas eu de gros travail concernant la bande son de TDG, mais on sent les bonnes idées. Il faut pousser le bouchon un peu plus loin !


Awards spécifiques

Level-design (Note : 3/5)

Le level design de TDG est à mon sens pavé de bonnes intentions d'une part, et assez inégal d'autre part. Pour illustrer mon avis, je dirais que le contraste de qualité est à mon sens très vaste entre -par exemple- la forêt et les montagnes.


Voilà une mécanique qui fonctionne.


La forêt est une bonne vieille forêt de JRPG ; sombre et difficile à explorer, remplie de bestiaux affamés, ponctuée de quelques récompenses, bref un beau parcours et une petite énigme (avec le gros crapaud qu'il faut chasser) très réussie ! J'ai été tout de suite mis dans le bain avec ces bois qui font honneur aux classiques.

La montagne, paradoxalement, est floue, manque de points de repères visuels, on s'y perd et on rage à force d'être ralenti par des monstres redondants. Malgré quelques bonnes idées comme le marchand planqué dans une grotte, cette montagne n'égale pas la qualité du premier donjon.
Esthétiquement, c'est la même chose. Ces deux "donjons" sont inégaux. La forêt se voit dotée d'un bon effet de lumière et les couleurs sont appréciables, tandis que les versants de la montagne dégagent quelque chose de plus artificiel.


Les intérieurs sont plutôt bien servis.


La carte du monde joue quant à elle son rôle de carte du monde. Lisible, ponctuée de quelques petits sentiers très utiles. Peut-être faudrait-il ajouter du contenu parce qu'elle est finalement vide et manque de lieux à explorer pour le plaisir simple de l'exploration.

Je pense que l'auteur de TDG a toutes les qualités nécéssaires à la création d'un bon parcours mais qu'il y eu un relâchement. Il faudrait revoir cette montagne (quitte à faire quelques croquis de parcours bien pensés).

Mon avis reste positif, mais il faut prendre la bonne direction !

Systèmes (Note : 3,75/5)

The Dark Gate jouit d'un bon travail d'interface et d'ajout de systèmes. Je n'ai pas eu la chance d'utiliser le système de cuisine (peut-être ne l'ai-je pas trouvé parce que je suis un jambon écervelé).

Le bestiaire ajoute un bon esprit de collection au jeu, poussant à scanner tout ce qui bouge. La carte du monde est intéressante (pour l'instant pas très utile, cela dit.) et le journal de bord est à la fois pratique et bien fait. Il permet de rappeler au joueur que faire sans pour autant lui mâcher le travail, offre un fil conducteur et rafraîchit la mémoire.
Je citerais également les pictures du tuto (qui se fondent dans l'interface), bien désignées et utiles.

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De plus, le design de ce systèmes est calqué sur celui des menus de bases RMK3 et tout forme une symbiose de plus agréables. Ce n'est peut-être qu'un détail, mais il faudrait s'arranger pour que le joueur obtienne la carte et les autres objets d'interface au début de l'aventure pour qu'ils soient en haut de la liste des objets et qu'on puisse y accéder rapidement. (plutôt que de se casser la tête et faire un système de classement)

Bref, un bon travail ici.

Mise en scène (Note : 3,25/5)

Les événements mis en scène dans TDG sont pour la plupart soudés à l'intrigue scénaristique principale. Dans l'ensemble, le travail se respecte et les bases sont bien pensées. (Petits mouvements de caméra qui suivent les personnages, émoticônes, flashs, tremblements, etc.) Les animations de combats utilisés dans les cut scene ne sont pas vraiment à la hauteur (je me répèterais en citant l'introduction avec la transformation de Vagnir).

Les dialogues vont droit au but et sont bien rédigés mais manquent sans doute de piquant. Les personnages sont plats et devraient vraiment s'exprimer à travers leurs caractères propres. Certaines répliques clés sont un peu molles et devraient - à mon sens - être revues.

A part ça, l'ensemble reste correct, la musique est bien utilisée, et le scénario est mis en valeur. Il ne faut pas hésiter à peaufiner encore et encore les timings et les actions, par exemple en offrant aux personnages des animations et petites postures (parole, rire, colère...) qui affineraient le tout.

Univers (Note : 1,5/5)

Je pense que l'univers de The Dark Gate a été jusqu'ici méchamment délaissé dans le processus créatif au sens large du terme, et c'est un point que je suis heureux d'aborder parce que c'est à mon sens la clé de la réussite de ce jeu.
En effet, les bases sont solides ; le gameplay est classique mais n'a plus à prouver son efficacité. Cependant les JRPG reposent en grande partie sur leurs univers très riches (contenu au sens brut) et leur originalité, Chrono Trigger n'échappant d'ailleurs pas à la règle.

Avec TDG, c'est là que le bât blesse. L'univers doit être pensé dans ses grandes lignes, puis exprimé dans le jeu à travers une multitude de petites choses (personnages, lieux, concepts et entités diverses). D'abord, parce que pour le moment cet univers n'a absolument rien d'original (pourtant le concept de mondes parallèles est prometteur), mais surtout parce qu'il n'est pas du tout mis en avant dans le jeu. La carte du monde est vide, il n'y a pour l'instant aucun endroit hors intrigue à explorer, il y a peu de personnages secondaires et ils sont plats.


Pulco le marchand ambulant est un bon exemple.


Prenons l'exemple sur ce screen, avec Pulco, un marchand planqué dans une grotte. Il lui manque une personnalité. Il pourrait être légèrement escroc sur les bords, un peu excentrique, où mielleux, où adorer les femmes. Pulco, à l'image de tout l'univers du jeu et ses personnages, doit être rempli de vie. C'est ça, la direction à prendre !

Un ajout de contenu massif puis peaufiné viendra donner une cohérence et une vrai qualité à The Dark Gate. Il faut absolument insister là dessus, et si possible, de manière originale.

Personnages (Note : 1,5/5)

Les personnages de TDG, à l'image de l'univers dans lequel ils évoluent, manquent d'engagement. La description du jeu semble pourtant bel et bien leur promettre une ébauche de personnalité, mais je ne garde aucun souvenir de prise de position, d'affirmation, de réplique représentant bien un personnage où autre. Ils sont neutres.

Pas grande chose, à dire, malheureusement, à part que si c'est un point sur lequel l'auteur veut insister, il va falloir carburer pour trouver comment mettre en avant les gens qui se cachent derrière les pixels.

Introduction (Note : 3,25/5)

L'intro de TDG est plutôt bien réalisée. Là aussi, on est dans "la tradition du JRPG". Après un texte très vague mais relativement bien rédigé, l'antagoniste convoite une source de pouvoir dangereuse et deux personnages tentent de l'arrêter. Des événements antérieurs sont mentionnés dans le premier dialogue et on assiste directement à la problématique dramatique. Les répliques sont simples et efficaces. Elles manquent peut-être d'un peu de poivre.

Le joueur commence son aventure et entre rapidement en collision avec les événements perturbateurs. C'est donc dans les règles de l'art que tout a été mis en oeuvre pour poser les bases d'une aventure qui marche. De plus, la narration cède peu à peu place au jeu par le biais de petits tutos.

Je dirais que l'introduction de TDG est convaincante. Il faudrait peut-être revoir à la baisse les effets jetés sur l'antagoniste au début (un cocktail d'animations de combat jetées au hasard). Une bonne direction narrative a été prise et il faut continuer comme ça pour tout le long de l'aventure.

Graphismes originaux (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Musiques originales (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)




Conclusion (Note totale : 3/5)

Pour conclure ce test, je dirais que TDG est un travail prometteur, et qui a tout le potentiel pour être un bon RPG mais seulement si ses auteurs se penchent sur la question de l'univers dans lequel ils veulent faire évoluer leur aventure. Ce dernier point sera à mon avis la clé de la réussite de ce jeu qui a tout pour être bien ficelé.

L'ajout d'un contenu brut et massif pour donner vie à ce monde et le rendre plus original, le travail de fignolage sur les événements traités et le développement des caractères des personnages.

Ces points, une fois revus, devraient mettre The Dark Gate sur une bonne pente qu'il dévalera sans problème grâce aux bases solides sur lesquelles il repose déjà.


Remarques diverses

-Il faudra penser à faire les crédits !
-Corriger le petit décalage sur l'animation de base de Sofia (mage01.png, tout en haut)

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